vendredi 31 décembre 2010

AU NOM DE JESUS

Qu’au Nom de JESUS
tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers,
Et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père,
que JESUS-CHRIST est SEIGNEUR  (Phil 2, 10-11)


Quiconque invoquera le NOM du SEIGNEUR sera sauvé
(Rom 10, 13)



Que le Nom de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ

Vous garde toute l’année dans la paix, la joie et l’amour.

mardi 28 décembre 2010

Incarnation et Déification selon S. Maxime le Confesseur

Saint Maxime le Confesseur a écrit :

« La ferme assurance des choses à venir concernant l’espérance de la déification de la nature humaine repose sur l’incarnation de Dieu, faisant de l’homme un dieu au même degré que Dieu lui-même est devenu homme… Laissez-nous devenir l’image du Dieu unique, ne portant rien de terrestre en nous-mêmes, afin que nous puissions côtoyer Dieu et devenir des dieux, recevant de Dieu notre existence comme dieux. Car il est clair que celui qui s’est fait homme sans péchés (cf. Hébreux 4.15) divinisera la nature humaine sans la changer en nature divine, et l’élèvera au même degré qu’il s’est lui-même abaissé pour l’homme. C’est ce que saint Paul enseigne de manière mystique lorsqu’il dit : ‘‘ … que dans les siècles à venir, il puisse manifester la richesse débordante de sa grâce ’’ » (Ephésiens 2.7). » (Philocalie, Vol. II, p. 178).

Repris de l’excellent site    http://www.epistheo.com/

mercredi 22 décembre 2010

Le sens théologique de Noël




NATIVITÉ DE NOTRE SEIGNEUR
DIEU ET SAUVEUR
JESUS-CHRIST

         Quand, à l'apogée de son règne, César Auguste, le premier empereur romain, après avoir soumis tous les peuples du monde connu sous une seule autorité, décida de procéder à un vaste recensement de ses sujets, il devint sans le vouloir le docile instrument de la réalisation du dessein de Dieu. Rassemblant en effet dans l'unité et l'harmonie de son immense empire tant de peuples aux mœurs et aux langues si variées, il les préparait à recevoir la révélation du Dieu unique en trois Personnes et ouvrait ainsi la voie à la proclamation universelle de l'Evangile, selon la promesse divine : « Je te donnerai les nations en héritage » (Ps 2:8): si bien que ce premier recensement devint l'annonce prophétique de l'inscription des élus dans le Livre de vie (cf. Phil. 4:3; Apoc. 21:27).

Par ailleurs, le décret de l'empereur, parvenu en Palestine alors que Quirinus était gouverneur de la province de Syrie, permit la réalisation de la prophétie selon laquelle le Messie devait naître de la lignée de Juda, à Bethléem, la patrie du roi David (Michée 5:1; Malachie 2:6). Car Joseph, qui se trouvait alors avec Marie à Nazareth en Galilée, dut prendre la route pour se faire inscrire dans la patrie de ses pères, Bethléem, malgré l'état avancé de la grossesse de celle qui passait aux yeux de tous pour son épouse.

Quand ils parvinrent à destination, ceux qui étaient comme eux venus de toutes parts pour le recensement étaient en si grand nombre qu'ils ne purent trouver à se loger dans l'hôtellerie, et furent contraints de se réfugier pour la nuit, un peu en-dehors du bourg, dans une grotte qui servait d'étable pour les animaux. Marie sentit alors que le moment de sa délivrance était venu. Joseph l'installa comme il put dans la paille, auprès de l'âne et du bœuf qu'ils avaient trouvés là.

Lorsque l’Enfant fut né, la Toute Sainte le déposa dans la mangeoire après l'avoir emmailloté et s’assit auprès. Joseph contemplait et adorait en silence ce petit enfant couché dans la paille comme le Messie attendu et annoncé par ses pères depuis tant de générations. Quoi de plus stupéfiant en effet que ce spectacle et comment l'exprimer par des paroles?

Le Dieu Tout Puissant et Créateur de tout se fait créature humble et fragile, Il devient petit enfant étranger et sans toit, sans pour cela cesser d'être Dieu infini. Le Verbe divin s'appesantit de la chair et revêt notre humanité pour s'en faire un ornement royal. Celui que l'univers entier ne peut contenir, qui est assis impassiblement sur son trône céleste et que glorifie sans cesse la cour innombrable des puissances célestes, se laisse contenir dans une grotte étroite et obscure, objet du rebus et du mépris de tous. Lui qui est de « condition divine » s'humilie, « s'anéantit Lui-même en prenant la condition d'esclave et devenant semblable aux hommes » (Phil. 2:7), afin de relever par son humilité ceux qui étaient tombés. Il se fait pauvre « pour nous enrichir par sa pauvreté » (II Cor. 8:9). L'Intangible accepte d'être enveloppé de langes pour délier nos péchés et pour couvrir de gloire divine ceux qui étaient dans la honte. Le Fils Unique de Dieu, Celui qui est de toute éternité dans le sein du Père, devient Fils de l'homme et fils de la Vierge sans cesser d'être Dieu, afin de devenir « le premier-né d'un grand nombre de frères » (Rom. 8:29), rendant aux hommes la dignité de fils adoptifs de Dieu (Jn 1:11; Luc 6:35; Gal. 4:4-7 etc.).

Il est couché dans une crèche et contemplé par l'âne et le bœuf, accomplissant ainsi les prophéties qui annonçaient: «Entre deux animaux tu seras connu» (Habac. 3:2 d'après la Septante), «Le bœuf connaît celui qui l'a créé et l'âne la mangeoire de son Seigneur» (Isaïe 1:3 d'après les Septante). Celui qui nourrit tout être par sa providence est étendu dans la mangeoire de ces animaux sans raison, symboles des deux peuples juifs et païens, pour guérir les hommes de leur déraison, pour réconcilier ceux qui étaient divisés par la haine (Ephés. 2:16), en s'offrant à tous en nourriture comme le vrai Pain de vie (Jn. 6:51).

Dans cette scène on pouvait contempler, disent les saints Pères, une image de l'Eglise : la crèche est le calice contenant Celui qui se fait chair aujourd'hui et se donne en nourriture pour la vie du monde, la Vierge est à la fois son Trône et l'Autel du sacrifice, la grotte, un Temple ; les Anges, Joseph et les bergers servent de diacres et d'acolytes, et le Seigneur Lui-même est le Grand-Prêtre qui célèbre cette Divine Liturgie.
Ce prodige extraordinaire, accompli aujourd'hui dans l'humble grotte de Bethléem, est l'accomplissement de tous les oracles accordés aux Prophètes d'Israël, l'aboutissement de tant de siècles d'une patiente préparation de l'humanité depuis David, Abraham, Noé et Adam. En ce jour, en « ces temps qui sont les derniers », Dieu nous envoie son Fils Unique, « par qui Il a fait tous les siècles » (Heb. 1:2) et révèle ainsi au monde le grand mystère de notre salut, enveloppé de silence et tenu secret en Dieu, dans le conseil ineffable des trois Personnes de la Divine Trinité, bien avant la création du monde (cf. Rom. 16:25; 1 Cor. 2:7; Ephes. 3:5, 10; Col. 1:26).

C'est pour voir luire ce jour, que le soleil, la voûte du ciel, la surface de la terre et tous les êtres ont été créés. Mystère étrange, incompréhensible, insaisissable à toute pensée humaine et même à l'intelligence des anges : « Le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous » (Jn. 1:14). Lui, qui est Dieu par nature, prend sur lui notre humanité, l'assume dans le sein de la Vierge, s'en revêt comme d'un vêtement pour nous faire communier à sa divinité : Dieu et homme, une seule Personne, Jésus-Christ, « connue en deux natures » qui sont unies en Lui « sans mélange, sans division et sans séparation ».

Dieu se fait homme aujourd'hui dans la grotte de Bethléem, pour que l'homme devienne Dieu. Voilà la fin et le but ultime pour lequel Dieu a fait sortir toutes choses du néant et les a amenées à l'existence : pour que le Verbe, la Seconde Personne de la Sainte Trinité, descende jusqu'à nous, prenne sur Lui notre humanité vieillie et déformée par le péché, pour qu'Il guérisse nos blessures par ses souffrances, pour qu'Il purifie son image souillée, pour qu'Il nous rénove en Lui (Eph. 2:15), nous relève du gouffre de la mort où nous étions tombés et nous fasse monter dans les hauteurs, plus haut que toutes les puissances célestes, jusqu'à nous faire siéger avec Lui en Dieu (Eph. 1:22). Jésus-Christ, le Sauveur, l'Emmanuel, « Dieu avec nous » (Isaïe 7:14; Mat. 1:23), naît en ce jour comme un fragile nourrisson sur qui les anges se penchent avec admiration. « La Lumière véritable qui éclaire tout homme venant en ce monde » (Jn 1:9) luit dans l'obscurité d'une pauvre étable, et le temps de la mort et de la corruption touche à sa fin. Salomon n'a plus de raison de se lamenter en s'écriant : « Rien de nouveau sous le soleil » (Ecclésiaste 1:9), car ce petit enfant est le second Adam qui vient inaugurer une nouvelle création, un homme nouveau (II Cor. 5:17). Désormais, en suivant le Christ, en obéissant à ses commandements, en souffrant avec Lui pour ressusciter par Lui, les hommes sont appelés à jouir de l'immortalité.

Le Verbe se fait chair, Il prend sur Lui notre infirmité, Il compatit à notre faiblesse, mais sans pour autant participer à notre faute. Il se revêt d'un corps et d'une âme mortels ; petit enfant, il se soumet aux lois de notre monde déchu : la croissance, la faim, la soif, le sommeil, l'ignorance relative ; sans toutefois commettre de péché. Lui seul est sans péché (Rom. 5:21) et Il vient habiter dans la chair soumise au péché et à la mort, « pour que la chair devienne Verbe ». Il prend sur Lui ce corps voué au tombeau pour le couvrir de gloire et de lumière en lui faisant partager son immortalité. En Lui « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col. 2:9), de sorte que, pour ceux qui le suivent par la foi, rien en eux ne soit privé de la communion à cette plénitude : ni leur esprit, ni leur âme, ni leur corps.

En célébrant aujourd'hui la descente de Dieu parmi les hommes, l'Incarnation du Verbe, nous confessons l'accomplissement de tout le mystère de notre rédemption : le Christ naît, et déjà l'homme devient héritier de sa gloire. Certes, on ne contemple encore qu'un petit enfant dans la crèche, mais les saints Pères nous ont appris à discerner dans l'humble grotte de Bethléem les signes de l'accomplissement final du mystère du Christ. La fête de la Nativité et la Fête des fêtes, Pâques, ne sont en fait qu'une seule solennité. La grotte annonce le tombeau, les langes figurent les bandelettes; ici le Christ apparaît dans le monde sans porter atteinte à la virginité de sa mère, là Il triomphe de la mort et sort du tombeau sans briser les scellés ; à Bethléem un ange est envoyé aux bergers, à Jérusalem un ange resplendissant annonce la résurrection aux femmes myrrhophores. Partout et toujours un seul Christ, devenu homme comme nous jusque dans la mort, afin que la transgression commise par un homme, Adam, soit redressée par un homme, le second Adam (I Cor. 15:45). « Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme Lui-même, qui s'est livré en rançon pour nous » (I Tim. 2:5). C'est Lui le Sauveur, qui est le Seigneur devant qui se prosternent et exultent de joie aujourd'hui tous les êtres de l'univers réconciliés par Lui avec Dieu dans son Corps, la Sainte Eglise : «Plénitude de Celui qui remplit tout en tout (Eph. 1:23).




mercredi 1 décembre 2010

Où Guénon s'en tire bien... ou : Une occasion perdue



Ceux qui me connaissent bien savent ce que je pense de Guénon : c'est le plus grand hérésiarque des temps modernes, et le plus pernicieux. Aussi étais-je alléché par l'annonce de l'ouvrage de Jean van Win, Contre Guénon (Editions de la Hutte, 2010) Je n'aurais pas mieux demandé que de le recommander chaudement. Hélas, je ne le peux pas. Ce n'est pas un bon ouvrage.

Que Guénon soit insupportable à un maçon de la tendance « libérale » et « antidogmatique », je le comprends aisément. Mais cela ne suffit pas à fonder une argumentation. Que Guénon accumule les approximations, les contre-vérités, les affirmations sans preuve, voire les mensonges, nul plus que moi n'en est convaincu. Encore faut-il le prouver. Or les dénonciations à coups d'épithètes ne tiennent pas lieu de démonstrations. Aussi le discours tourne-t-il en rond sans vraiment progresser.

Au surplus, l'ouvrage est mal construit. Il est pour l'essentiel constitué de fiches souvent mal cousues ensemble, d'où des redites, des « copiés-collés » en assez grand nombre.

Le texte comporte quelques détails qui ne sont pas dépourvus d'intérêt mais sans grande importance. En revanche on y découvre des erreurs assez étonnantes, comme le fait qu'Origène était évêque (!!!) et qu'il fut « déposé » (!!!) pour « avoir été castré par souci de chasteté évangélique (page 184) ! Les spécialistes de l'histoire ecclésiastique seront heureux d'apprendre cette information sensationnelle ! De même, il est proprement ébouriffant de lire que Guénon aurait « emprunté » sa notion du Roi du monde à ... Louis-Claude de Saint-Martin (pages 140 à 142) ! Cela au prix d'un superbe contre-sens sur la signification de cette notion chez le Philosophe Inconnu...

La bibliographie dont le texte est assorti est fragmentaire. L'ouvrage de Jean-Marc Vivenza René Guénon et le Rite écossais rectifié (Editions du Simorgh, 2007) n'y figure pas. Dommage : cela aurait permis d'éviter cette affirmation aussi péremptoire qu'inexacte du prière d'insérer de la quatrième de couverture : « Pour la première fois enfin, quelqu'un s'attelle à radiographier sans concession l'œuvre et la personne du paradoxal auteur du Roi du Monde ».

Il n'est d'ailleurs pas impossible qu'une bonne partie des références guénoniennes soient de seconde main. Il se peut que l'auteur ait effectivement lu La Crise du monde moderne, Le Règne de la quantité et les signes des temps, Le Roi du monde, peut-être les Aperçus sur l'initiation, mais la plupart des autres références et citations semblent provenir des ouvrages de Marie-France James, Esotérisme et christianisme autour de René Guénon, de Jeannine Fink-Bernard, L'Apport spirituel de René Guénon, et de Daniel Béresniak, Les Bas-fonds de l'imaginaire, qui sont abondamment appelés en notes.

Ce n'est pas encore cette fois qu'on pourra renverser l'idole Guénon !

Bref, au total, une occasion perdue.