lundi 29 août 2011

Pharisaïsme

Evêque Jean de Saint-Denis, Le Verbe incarné¸ Paris, Patrimoine orthodoxe, 1985, pp. 170-171




Dans une religion légaliste et moraliste, du style de celle des pharisiens dont la sagesse et la vertu furent souvent très grandes, il y a des positions parce que Dieu n’est pas intérieur à nous. Dieu est au ciel et moi je suis ici ou là sur terre. Entre ces deux positions supposées, j’établis toute une relation ; c’est la qualité ou l’intensité de cette relation que je dirai être « vertu » ou « bénédiction de Dieu » ou « récompense » ou « châtiment ». Déjà les amis de Job ont développé ces idées de façon sublime… mais le Très-Haut ne les approuve pas !

Car si Lui, Dieu, ou moi, sa créature, ne sommes pas conformes à ce que suppose ma religion, alors ma vertu ne vaut rien et ce que j’ai cru être la grâce de Dieu n’est qu’illusion.

C’est pourquoi les pharisiens refusent toute surprise, tout ce qui n’est pas prévu, codifié par la Loi, tandis que les véritables adorateurs de Dieu sont toujours surpris par Lui et s’en réjouissent ; ils sont reconnaissants aux êtres ou aux circonstances qui les surprennent et dérangent leurs habitudes de pensée ou d’action, détruisent leur réputation et même leur existence ici-bas.

Rappelez-vous la définition de la « joie parfaite » chez saint François d’Assise (Fioretti, chapitre VIII), qui ne veut être qu’un commentaire de saint Paul : « Je ne me glorifierai en rien, sauf en la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ » (Galates 6, 14) – croix qui est un scandale pour le pharisien, attaché à garder sa « situation ».

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